Gregor MacGregor : Le plus grand arnaqueur de l’histoire

Crapules
13 min readFeb 8, 2021

1822. Le navire Honduras Packet vient d’arriver sur la côte du Royaume de Poyais, au sud du Honduras. A son bord, des dizaines de colons britanniques, dont beaucoup de personnalités importantes : le Directeur de la Banque de Poyais, le Lieutenant Gouverneur ou encore le Cordonnier de la Princesse de Poyais.

Mais en arrivant sur place, les anglais sont assez surpris. Pas de port en vue, personne pour les accueillir. Ils sont pourtant persuadés d’avoir bien suivi les indications de Gregor MacGregor, le Prince de Poyais, qui leur a permis d’arriver ici. Ils devraient être devant la capitale Saint-Joseph où de nombreuses personnes attendent leur arrivée.

Peu à peu le doute s’immisce en eux. Et si le royaume de Poyais n’était en fait qu’un mensonge ?

Voici l’histoire Gregor MacGregor, surnommé le Cazique de Poyais, qui a tout simplement inventé un pays, pour le vendre aux anglais en recherche du rêve américain (et déclenchant une crise économique en Angleterre en cours de route).

Cette histoire est également disponible au format audio :

De commandant à Cazique de Poyais

Né en 1786, Gregor MacGregor passe sa jeunesse dans l’armée britannique avant de se rendre en Amérique du Sud dans les années 1810 à l’occasion la guerre d’indépendance du Venezuela contre l’Espagne. Il y sert notamment en tant que général sous les ordres de Simón Bolivar (dont il épousera la cousine) et mène une série de campagnes militaires indépendantes dans les Caraïbes.

Gregor MacGregor
La petite bouille d’ange de Gregor MacGregor (Source)

L’une de ses actions les plus connues a lieu en 1817, lorsqu’il lèvre une petite armée de flibustiers et capture brièvement l’île Amelia en Floride aux mains des Espagnols.

N’étant pas un commandant militaire particulièrement brillant (il avait tendance à abandonner ses hommes dès que la défaite semblait imminente) Gregor MacGregor pouvant cependant miser sur son talent pour l’autopromotion et la tromperie.

Ses aventures militaires le mènent en avril 1820 à la cour du roi George Frederic Augustus de la Côtes des Mosquitos, sur le golfe du Honduras.

Le peuple Mosquito est un peuple de descendant d’esclaves africains, qui partageait notamment l’antipathie historique des Britanniques envers l’Espagne. Les autorités britanniques de la région profitaient alors de cette antipathie pour couronner leurs chefs en tant que “rois”.

Ces rois n’avaient guère plus que leur nom, et n’exerçaient aucun contrôle effectif sur le pays qu’ils dirigeaient ostensiblement. La Grande-Bretagne les avait donc couronnés simplement pour qu’ils puissent déclarer la région sous la souveraineté des Mosquitos et faire ainsi obstacle aux revendications espagnoles.

Le 29 avril 1820, après avoir descendu quelques bouteilles de rhum, George Frederic Augustus signe un document accordant à MacGregor et ses héritiers une large bande de territoire Mosquito de 8 000 000 acres (32 375 km²) , soit une superficie supérieure à celle du Pays de Galles, en échange de rhum et de bijoux.

Situé sur la baie du Honduras, la terre est agréable à l’œil, mais impropre à la culture et ne permet pas d’élever beaucoup de bétail. MacGregor surnomme cette région “Poyais” d’après les indigènes vivant autour de la source de la rivière noire : les “Poyer” (aujourd’hui appelés les Pech).

Poyais is calling

Au milieu de l’année 1821, Gregor revient à Londres en se faisant surnommer le Cazique de Poyais, “Cazique” étant un mot hispano-américain désignant un chef indigène. Il prétend avoir été nommé ainsi par le roi des Mosquitos, fait qui, comme son titre et son pays, était de sa propre invention.

Mais dans ce climat d’Amérique latine en constante évolution, où les gouvernements se créent, tombent et changent de noms chaque année, il ne semblait pas si invraisemblable qu’il existe un pays appelé Poyais ou qu’un général décoré comme MacGregor puisse en être le chef.

Officiellement, MacGregor annonce venir à Londres pour assister au couronnement du roi George IV au nom des Poyers et pour rechercher des investissements et des immigrants pour Poyais, affirmant avoir hérité d’un système de gouvernement démocratique, avec un service civil et militaire de base.

Il ne faut pas longtemps pour que “Son Altesse Gregor” devienne une figure de proue de la haute société londonienne. MacGregor inspire confiance en utilisant son charme naturel et en citant ses réalisations militaires passées (qu’il exagère grandement). Il arrive également armé d’une série de documents officiels, presque tous fabriqués et les rumeurs abondent selon lesquelles il descendait en partie de la royauté indigène.

Ainsi commence ce que The Economist a baptisé “l’une des arnaques les plus culottées de l’histoire.

MacGregor va tout faire pour rendre son pays imaginaire le plus réel possible.

Il imagine un parlement tricaméral et d’autres arrangements constitutionnels alambiqués pour Poyais, élabore des mécanismes commerciaux et bancaires, et dessine même des uniformes distinctifs pour chaque régiment de l’armée poyaisienne. Son pays imaginaire avait ainsi un système d’honneurs, des titres fonciers, un blason doublement soutenu par des Poyers et des licornes et un drapeau à Croix verte.

Blason de Poyais
Le blason de Poyais (Source)

À la fin de 1821, le major William John Richardson, un riche aristocrate, accepte non seulement la fantaisie de MacGregor comme étant vraie, mais devient son fervent allié, fournissant son domaine de Oak Hall, Wanstead, pour servir de base britannique à la supposée famille royale poyaisienne.

En retour, MacGregor décerne à Richardson l’Ordre de la Croix verte, le fait entrer dans le “Royal Regiment of Horse Guards” et le nomme chargé d’affaires de la légation poyaïenne de Dowgate Hill à Londres, le plus haut représentant des Poyais en Grande-Bretagne.

A la recherche d’une terre d’opportunités

La Grande-Bretagne du début des années 1820 ne pouvait guère mieux convenir à Gregor pour son plan.

Au milieu d’une croissance générale de l’économie britannique après la bataille de Waterloo et la fin des guerres napoléoniennes, les taux d’intérêt baissent et l’obligation du gouvernement britannique, la “consol”, n’offre que des taux de 3 % par an à la Bourse de Londres.

Les obligations de la Colombie, du Pérou, du Chili et d’autres pays, offrant des taux d’intérêt allant jusqu’à 6 % par an, ont rendu les titres latino-américains extrêmement populaires sur le marché londonien. Tendance sur laquelle une nation comme Poyais était idéalement placée pour capitaliser.

MacGregor mène alors une campagne de vente agressive. Il donne des interviews dans les journaux nationaux, engage des publicistes pour rédiger des annonces et des prospectus, fait composer et chanter des ballades en rapport avec Poyais dans les rues de Londres, d’Édimbourg et de Glasgow.

Au milieu de l’année 1822, parut à Edimbourg et à Londres un guide de 355 pages “principalement destiné aux colons”, Sketch of the Mosquito Shore, Including the Territory of Poyais, signée par le “capitaine Thomas Strangeways”, aide de camp du Cazique (mais réellement écrit par MacGregor lui-même ou par des complices).

Couverture du livre de Gregor MacGregor
Couverture de “Sketch of the Mosquito Shore, Including the Territory of Poyais” (Source)

On y apprend ainsi que le sol de Poyais est si fertile qu’un agriculteur pouvait avoir trois récoltes de maïs par an ou cultiver des cultures de rente comme le sucre ou le tabac sans difficulté. Le poisson et le gibier sont si abondants qu’un homme pouvait chasser ou pêcher pendant une seule journée et en rapporter assez pour nourrir sa famille pendant une semaine.

George va même jusqu’à promettre que l’on peut y contempler des rivières où coulent des globules d’or pur et que la terre est peuplée d’indigènes amicaux, qui ont un amour profond et sans faille pour les Britanniques et qui travailleraient joyeusement toute l’année en échange d’une petite somme d’argent, ou peut-être juste pour des vêtements.

Le livre prend aussi le temps de souligner dès le début que la Côte des Mosquitos n’est pas appelée ainsi parce car infestée de moustiques, mais plutôt en raison des nombreuses petites îles qui parsèment son littoral. Aucune de ces explications n’est vraiment vraie, en réalité la Côte des Mosquitos porte le nom du peuple indigène des Miskitos. Il y a par contre vraiment beaucoup de moustiques, comme le découvriront bientôt les colons.

La capitale de Poyais s’appelle St Joseph, ville balnéaire florissante avec de larges boulevards pavés, des bâtiments à colonnades et des manoirs, et abrite plus de 20 000 habitants. St Joseph a un théâtre, un opéra et une cathédrale à coupole.

Il imprime même sa propre monnaie.

Dollar de Poyais
Billet d’un dollar de Poyais (Source)

Il persuade Andrew Picken, jeune prêtre de Glasgow rêvant de vie littéraire, d’écrire un poème et une ballade chantant les louanges de Poyais. MacGregor lui promet en échange la direction de l’opéra de Saint Joseph.

We’ll a’ gang to Poyais thegither,
We’ll a’ gang ower the seas thegither,
To fairer lands and brighter skies,
Nor sigh again for Hieland heather.

Refrain de “The Poyais Emigrant”, ballade composée pour la promotion de Poyais

Dès que les gens commencent à s’informer sur le territoire de Poyais et toutes ses richesses, nombreux désirent investir dans ce nouveaux pays plein d’opportunités.

Gregor vend alors différentes obligations et des terres au taux de 3 shillings et 3 pence par acre, ce qui correspond au salaire d’une journée en 1822. Poyais était donc une opportunité d’investissement très intéressante.

La demande est telle que MacGregor augmente jusqu’ à quatre shillings par acre. Au total, environ 500 personnes achètent des terres de Poyais au début de l’année 1823. Beaucoup investissent toutes leurs économies.

Les plus aisés achètent même des postes d’officiers dans l’armée de Poyais, tandis que d’autres investisseurs sont attirés par la promesse de postes de commerçants, d’employés du gouvernement et de banquiers. Un cordonnier d’Edimbourg vend ainsi ses biens et laisse sa famille derrière lui après que Gregor lui ait promis qu’il deviendrait le cordonnier officiel de la princesse de Poyais.

Dans son rôle de vénérable “Cazique”, MacGregor aurait engrangé plusieurs centaines de milliers de livres de bénéfices.

Qui veut vivre au royaume de Poyais ?

Pour recruter des colons, MacGregor cible délibérément ses compatriotes écossais, en supposant qu’en tant qu’écossais lui-même ils seraient plus enclins à lui faire confiance.

MacGregor annonce alors à ses futurs colons qu’il souhaitait voir le Poyais peuplé d’Écossais car ceux-ci possédaient la robustesse et le caractère nécessaires pour développer le nouveau pays.

Faisant allusion à la rivalité avec l’Angleterre et à l’épisode de Darien, MacGregor suggére que les écossais pourraient réparer ce tort historique et sauver la fierté écossaise.

En effet, cent vingt-cinq ans plus tôt, le même sort avait attendu plusieurs milliers d’écossais partis fonder une nouvelle colonie à Darien, sur l’isthme de Panama, convaincus par un vendeur au franc-parler.

Il ne s’agissait alors pas exactement d’une fraude, mais d’une tentative un peu trop ambitieuse de fonder un empire écossais et de prouver certaines théories sur le commerce mondial, mais l’effet avait été à peu près le même. Près de la moitié des colons sont morts et de nombreux investisseurs ont été ruinés.

Cette affaire a été une profonde humiliation nationale pour l’Écosse, bouleversant son économie et la contraignant à s’engager dans une éventuelle union avec l’Angleterre.

Des centaines de personnes, pour la plupart des Écossais, s’engagèrent alors à émigrer vers Poyais, suffisamment pour remplir sept navires.

Les mésaventures des colons de Poyais

En septembre 1822, un navire appelé le Honduras Packet quitte Londres avec plusieurs dizaines de pèlerins en route vers Poyais. La direction du premier parti d’émigration est confiée à un ancien officier de l’armée britannique, Hector Hall.

Après que MacGregor ait brièvement parlé à chacun des colons pour leur souhaiter bonne chance, lui et Hall échangent des saluts et le navire prend la mer, battant le pavillon de la Croix verte.

Quatre mois plus tard, un second navire transportant près de 200 autres colons au départ de Leith, en Écosse, prend le large. La plupart des aspirants “Poyers” ont investi toutes leurs économies dans ce voyage. Certains ont même converti tout leur argent en dollars de Poyais, que MacGregor avait commencé à imprimer en Écosse. Et car il s’agissait du premier voyage d’émigrants de l’Ecosse vers le Poyais, toutes les femmes et tous les enfants ont pu navigué gratuitement.

Le Honduras Packet arrive sur la côte nord du Honduras moderne en novembre 1822. Mais sur place, les colons ne trouvent ni ville, ni village, ni port, ni commerce. Et encore moins de rivières remplies de globules d’or pur.

Le premier groupe de colons passe quelques semaines à essayer de comprendre comment ils ont pu se tromper et attendre que les autorités de Poyais les contactent, tout en vivant sur le rivage dans des tentes et des abris.

Quelques semaines plus tard, en mars, le deuxième navire arrive, faisant passer le nombre de colons de soixante-dix à plus de deux cents. Ce qui représente beaucoup plus de bouches à nourrir et beaucoup plus de corps à rendre malades.

Des frictions se créent immédiatement entre les deux groupes. Ils ne comprennent pas pourquoi le responsable, le colonel Hector Hall, ne s’est pas encore attelé à la construction d’un abris plus permanent. Mais il faut remarquer que les personnes choisies comme colons n’avaient pas vraiment les compétences que vous souhaiteriez avoir si vous essayiez de construire une ville à partir de zéro.

Quitter la côte et s’installer à l’intérieur des terres aurait signifié la mort. Il était inutile de construire une colonie. Le Honduras Packet s’étant envolé pendant une tempête, emportant avec lui une grande partie de leurs provisions, leur priorité était maintenant le sauvetage.

Pendant ce temps, Hector Hall arrive rapidement à la conclusion privée que MacGregor les a trompés, mais estime qu’annoncer prématurément de telles inquiétudes ne ferait que démoraliser les autres colons et provoquer le chaos. La plupart des émigrants ne peuvent en effet pas croire que le Cazique les a délibérément induits en erreur.

Hector Hall part alors en expédition pour tenter de localiser le bateau disparu et de prendre contact avec le roi George Frederic Augustus, le souverain Miskito de la région qui avait soi-disant accordé à MacGregor les droits sur Poyais.

Pendant ce temps, le moral des colons s’effondre. Les efforts pour construire plus d’abris échouent et, pire encore, avec l’arrivée de la saison des pluies et des moustiques qui l’accompagnent, ils commencent à tomber malade et mourir.

Les colons sont finalement découverts début mai 1823 par le Mexican Eagle, une goélette du Honduras britannique transportant le magistrat en chef du Belize, le maréchal Bennet, à la cour du roi Mosquito.

Déjà sept adultes et trois enfants sont morts, et beaucoup d’autres sontmalades. Bennet les informe que Poyais n’existe pas et qu’il n’a jamais entendu parler de ce Cazique qu’ils mentionnent. Il leur conseille plutôt de retourner avec lui au Honduras britannique, car ils mourraient certainement s’ils restaient là où ils étaient.

Mais la majorité préfère attendre le retour de Hall, espérant qu’il leur donne des nouvelles de sa rencontre avec le roi Mosquito. Environ une demi-semaine plus tard, Hall revint avec le-dit roi, qui annonce que la concession de terre de MacGregor était immédiatement révoquée.

Il n’a en vérité jamais accordé à MacGregor le titre de Cazique, dit-il, ni le droit de vendre des terres ou de contracter des emprunts sur celles-ci. Les émigrants se trouvent sur le territoire de George Frederic Augustus illégalement et doivent le quitter, à moins qu’ils ne lui prêtent allégeance. Tous les colons partent, sauf une quarantaine de personnes trop affaiblies par la maladie pour faire le voyage.

Transportés à bord de l’Eagle mexicain exigu (dont le manque de place a nécessité trois voyages) les émigrants sont dans un état misérable lorsqu’ils rejoignent le Belize.

Le surintendant de la colonie du Belize, le major-général Edward Codd, ouvre une enquête officielle pour “mettre à jour la situation réelle de l’État imaginaire de Poyais et … des malheureux émigrants”, et informe la Grande-Bretagne du sort des colons de Poyais.

Lorsque l’avertissement parvient à Londres, MacGregor vient de mettre cinq autres navires remplis de colons en route, qui seront heureusement interceptés par des navires de la Royal Navy.

Les colons survivants s’installent aux États-Unis, restent au Honduras britannique ou s’embarquent pour leur pays à bord de l’Ocean, navire britannique qui quitte le Belize le 1er août 1823. Certains ne survivront pas au voyage.

Au final, sur les 250 personnes qui ont navigué à bord du Honduras Packet et du Kennersley Castle, au moins 180 ont péri. Moins de 50 d’entre eux sont retournés en Grande-Bretagne.

Et qu’en est-il de Gregor MacGregor ?

Sentant le vent tourner, MacGregor parvient à fuir vers la France. Mais une fois en France, il tente de renouveler son arnaque. Il rédige une constitution pour la République de Poyais (qui n’est plus une principauté) et tente de vendre des terres aux colons français.

Sauf que les français sont plus malins que les anglais. Et lorsque des colons potentiels commencent à demander aux autorités françaises de s’embarquer pour un pays qui n’existait pas, les français enquêtent.

Gregor MacGregor est arrêté le 7 décembre 1825 et passe deux mois en prison en détention préventive. S’en suivent deux procès, l’un en avril 1826 et l’autre en juillet 1826, au cours desquels MacGregor est acquitté.

L’arnaqueur rentre alors à Londres et, se réclamant toujours Cazique de la République de Poyais, essaie de continuer son arnaque, mais sans grand succès.

Puis en 1839, Gregor MacGregor s’installe au Venezuela où il reçoit une pension en tant que général ayant combattu dans la guerre d’indépendance vénézuélienne. Il y vivra jusqu’à sa mort le 4 décembre 1845, n’ayant jamais été reconnu coupable d’un seul crime.

Si McGregor, connu aujourd’hui comme le père fondateur de la fraude au valeur immobilière, s’est enrichi grâce à son arnaque, il aura causé de nombreux morts, brisés de nombreuses familles et aura été une des causes principales du crash de la Bourse de Londres de 1825, dû à l’éclatement de la bulle sud-américaine, entraînant une crise économique et la faillite de plus de 3000 entreprises dans l’année suivante.

Sources :

  • Sketch of the Mosquito Shore, Thomas Strangeways, 1822
  • The Phantom Atlas: The Greatest Myths, Lies and Blunders on Maps, Edward Brooke-Hitching, 2016
  • Truth: A Brief History of Total Bullsh*t, Tom Philips, 2019
  • The conman who pulled off history’s most audacious scam, Maria Konnikova, BBC, 2016

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